 | Les armées se font face le dimanche 18 septembre.
Le cardinal Hélie de Talleyrand Périgord, légat du Pape,
réussit à imposer la trêve dominicale.
Il met ce délai à profit pour tenter d'amener les deux partis à traiter sans combattre.
Le Prince Noir a sa route de retraite coupée et son armée numériquement très inférieure.
Il accepte de libérer les prisonniers, rendre les places prises les 2 derniers mois
et concède une trève de 7 ans... ce qui ne lui fait pas perdre grand chose :
les dévastations qu'il a causée lors de sa chevauchée
et la ruine qu'elles occasionnent à la France sont bien suffisantes
pour rentabiliser l'expédition.
Il sauverait ainsi à bon compte l'Aquitaine, ses hommes et sa personne.
Pour le roi de France, c'est une autre affaire.
Nargué à plusieurs reprises par les pillards anglais,
il est confronté dans son royaume à l'hostilité du parti navarrais
et des bourgeois de Paris d'Etienne Marcel.
Pour contrer la chevauchée, il a levé un nouvel impôt pour payer sa grande armée,
et le contribuable ne manquera pas de lui reprocher, au prochain impôt,
d'avoir dépensé le dernier dans une armée qui n'a même pas servi.
Laisser partir l'anglais alors qu'il l'a à sa merci
serait interprété comme un grave signe de faiblesse
par tout ce que le roi Valois compte comme ennemis intérieurs et extérieurs.
On juge peut être injustement Jean II - le bon Roi de France [26 avril 1319 / 8 avril 1364]
[Biographie] Jean le Bon
sur sa décision d'engager le combat car on sait (et pas lui) qu'il le perdra.
A mon avis (celà n'engage que moi),
l'erreur tactique n'est pas d'avoir engagé le combat,
elle est de ne pas avoir su moderniser son armée,
et plus encore de s'être inconsidérément exposé en personne.
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