la prise de la Bastille
14 juillet 1789
le contexte

Louis XVI - le roi martyr
Roi de France     
[23 août 1754 / 21 janvier 1793]
   
[Biographie]
Louis XVI
a réuni les Etats Généraux pour leur faire enteriner les réformes fiscales auxquels les privilégiés font obstacle. La situation lui échappe rapidement, la polémique du vote par tête faisant se rebeller le Tiers Etat.

 5 mai 1789 1 : Ouverture des Etats Généraux.
 17 juin 1789 2 : Les députés du Tiers Etat se proclament Assemblée Nationale.
 19 juin 1789 3 : Le Clergé décide de rejoindre l'AssembleeNationale.
 20 juin 1789 4 : Serment du jeu de paume : l'Assemblée Nationale jure de ne pas se disperser tant que la France n'aura pas de Constitution.
 9 juillet 1789 6 : L'Assemblée Nationale se déclare Constituante.
première réunion des Etats Généraux - Gravure extraite d'un manuel scolaire de 1968
première réunion des Etats Généraux - Gravure extraite d'un manuel scolaire de 1968

La situation est explosive. Le roi fait monter à Paris (Ile de France)
35 photos
Pages supplémentaires sur : Louvre, Notre Dame, Sainte Chapelle, Montmartre, Panthéon, Eglises, Palais, Places
[Ville]
Paris
des troupes d'origine étrangère. Le peuple craint qu'il ne s'en serve pour étouffer la rebellion.

le déroulement
le début des troubles

Le 12 juillet 1789, la nouvelle du renvoi de Necker la veille parvient à Paris (Ile de France)
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[Ville]
Paris
. Au palais royal (demeure du Philippe Egalité - Louis Philippe Joseph
Duc d'Orléans   
[13 avril 1747 / 6 novembre 1793]
 
[Biographie]
duc d'Orléans
) Camille Desmoulins appelle à se rebeller contre le roi, et des manifestations ont lieu. Celle qui s'amasse devant les Tuileries est dispersée sans menagements par un régiment allemand.

Des pillages et des saccages ont lieu pendant la nuit. Au petit matin du 13 juillet, une réunion d'élus présidés par le prévôt des marchands Jacques de Flesselles décide la formation d'une milice bourgeoise de 48.000 hommes. Le nombre est impressionnant, mais ils n'ont pas d'armes. On fait forger à la hâte 50.000 piques. On se demande comment acquérir des armes modernes.

En fin d'après midi, une délégation est envoyée aux Invalides pour réclamer les armes qui y sont. Le gouverneur des Invalides refuse. Versailles ne réagit pas et laisse la situation insurectionelle en l'état. C'est le status quo.

la prise des Invalides

Le matin du 14 juillet, au moins 40.000 personnes se presentent devant les Invalides pour prendre les armes par la force. 2 forces peuvent les en empêcher :

  • les invalides hebergés aux Invalides, qui disposent d'artillerie.
  • les régiments qui campent sur le champ de mars, c'est à dire tout près.

Ni les uns ni les autres n'acceptent de tirer sur les parisiens, les Invalides se revèlent donc sans défenseurs ! Les émeutiers forcent le passage et s'emparent d'au moins 30.000 fusils.

A 10 heures du matin, les parisiens sont armés, mais n'ont pas de munition. On dit qu'il y en a à la Bastille...

la prise de la Bastille

La foule se rassemble au pied de la Bastille, armée avec les armes prises aux Invalides. Deux délégations sont envoyées dans la matinée au gouverneur Launay, il les reçoit mais ne leur donne pas satisfaction.

En début d'après midi, les défenseurs de la Bastille ouvrent le feu sur les émeutiers qui la menacent. Deux nouvelles délégations sont envoyées au gouverneur, sans plus de succès, tandis que défenseurs et émeutiers se tirent toujours dessus.

Cinq des six compagnies du prestigieux corps d'élite des Gardes Françaises entrent dans la révolte. Ils amènent 5 canons des Invalides et les mettent en batterie devant la Bastille. Le gouverneur finit par accepter la reddition de la Bastille, contre promesse de laisser la vie sauve à tous les défenseurs.

les parisiens attaquent la Bastille - Gravure extraite d'un manuel scolaire de 1968
les parisiens attaquent la Bastille - Gravure extraite d'un manuel scolaire de 1968

Les émeutiers s'emparent de la Bastille. Ils font main basse sur les balles et la poudre. S'attendant à trouver la célèbre prison d'Etat pleine à craquer de prisonniers politiques, ils sont surpris de n'y trouver que 7 prisonniers de droit commun.

les suites immédiates

Malgré les garanties qui lui avaient été données, le gouverneur de la Bastille Launay est massacré par la foule. Le prévôt des marchands subit le même sort, et leurs têtes sont promenées au bout de piques dans toute la ville.

Ignorant la chute de la Bastille, et voulant apaiser les choses, Louis XVI - le roi martyr
Roi de France     
[23 août 1754 / 21 janvier 1793]
   
[Biographie]
Louis XVI
donne en fin de journée l'ordre d'évacuer les régiments qui campent dans la capitale.

Ce n'est qu'à son lever le 15 juillet qu'on lui apprendra la nouvelle. Il aurait demandé :
« C'est une révolte? »
Le duc de La Rochefoucult lui aurait répondu :
« Non, Sire. C'est une Révolution. »

les conséquences

D'un point de vue purement pratique, politique et stratégique, l'aventure de la prise de la Bastille s'arrête ici. Aucun detenu d'importance n'est libéré. Les parisiens sont armés, mais le régime ne chute pas pour autant. Le pouvoir royal n'est même pas privé de prison d'Etat, puisqu'elle était déjà vide et que Louis XVI - le roi martyr
Roi de France     
[23 août 1754 / 21 janvier 1793]
   
[Biographie]
Louis XVI
avait même déjà donné l'ordre de la détruire prochainement.

C'est sur le plan du symbole que l'evenement est d'importance. Il fera grand bruit dans l'Europe entière. A défaut de servir encore à quelque chose, la Bastille était le symbole de l'arbitraire du roi. Sur simple lettre de cachet, il pouvait y faire emprisonner (on disait embastiller) n'importe quel opposant (Beaumarchais - Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais
Homme de lettres et d'affaires
[24 janvier 1732 / 18 mai 1799]
[Biographie]
Beaumarchais
par exemple y avait eu droit). En la détruisant, c'est le symbole de la toute puissance du roi qu'on jette à bas.

Pour se faire une idée de la portée du symbole, pensez aux attentats du 11 septembre contre le World Trade Center : l'économie américaine ne s'est pas effondrée avec les tours, aucun dirigeant politique ou économique de premier plan n'a été tué... mais pourtant le monde a été marqué par une atteinte au symbole de la puissance économique et financière américaine. Avec la prise de la Bastille, c'est pareil : rien n'empêche le pouvoir monarchique de marcher comme avant, mais le symbole est atteint et le mythe de sa toute puissance a vécu.

Attentats du 11 septembre - Photo du domaine public tirée du site wikipédia
Attentats du 11 septembre - Photo du domaine public tirée du site wikipédia
pourquoi cet évenement est-il célèbre?

A court terme, l'evenement a vite été célèbre à cause de sa haute portée symbolique.

Un an après, la date du 14 juillet est retenue pour la fête de la Fédération, un grande fête de réconciliation et d'unité pour tous les français.

 14 juillet 1790 8 : Fête de la Fédération.

Quand un siècle plus tard il faudra choisir un jour pour la fête nationale, le 14 juillet sera retenu comme commémoration de la prise de la Bastille et de la Fête de la Fédération.

 6 juillet 1880 9 : La 14 juillet devient le jour de la fête nationale française.